"Je voulais vous dire : on a cherché après votre poème de 801km de long : on a retrouvé celui-ci sur le pont qui passe au-dessus du canal. Oui, il est toujours là, qutre ans après! Mais le suivant sur la bulle à verre, ben... Ils ont eu le temps de la changer ou de la nettoyer. Elle n'y est plus. Le km 354, il est où? A l'univresité de Troyes? Pas trouvé. Mais l'autre, oui! Ah, j'étais content!"
C'est Hervé de la bibliothèque départementale de l'Aube. Ils m'ont invité pour une tournée de quatre bibliothèques locales : Nogent sur Seine, Villenauxe, Plancy l'Abbaye et Bréviandes.
Et bien sûr, j'ai joué pour 6 personnes. Six personnes qui riaient et cinq sièges vides.
Et bien sûr que j'ai collé sur des murs où personne ne passe.
Et bien sûr que j'ai laissé un livre sur le banc où personne ne viendra s'asseoir.
Mais l'important n'est-il pas ailleurs? J'aime entretenir cette idée que le geste compte avant toute chose. Que celui du semeur ne sait en rien où la graine va tomber, mais il la lance. Et comme à cette table du festin de Noël avec sa "place du pauvre", j'aurai joué pour des fauteuils vides, collé pour les arbres, posé un livre pour les réverbères. Et après?
Oui, voilà la question : et après? Que s'est-il passé après? Un passant ? Une perdue? Une impatiente éberluée? Un avide du coeur? Un affamé de la langue dans ce désert où un seul arbre pousse, celui que j'aurai planté sans en connaître jamais l'ombre? Voilà tout ce que je peux penser. Mais continuer à vivre, oui, continuer à semer, continuer à peindre des mots blancs sur le macadam noir, Oui.
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