vendredi 13 septembre 2024

Un après-midi à Chavy



Le château de Chavy est un faux château. Sur une ferme du XVII, avec ses granges et sa porcherie, les propriétaires du XIX ont collé deux tours à pointes comme des casques guerriers turlurons et une trentaine de fenêtres de théâtre comme pour obtenir un décor au fond du parc. Et il fait illusion. Ce n'est donc qu'un paquet de plâtre et de carton pâte, idéal pour un festival. La compagnie Juste avant l'oubli habite en face, parmi les douze maisons du bourg minuscule. Et quand ils ont rencontré les propriétaires du château, l'idée saugrenue du festival est arrivée. Posée sur la table. Déballée. Aussitôt adoptée. "Un après-midi à Chavy" en est à sa seconde édition. Les enfants envahissent le gazon, les adultes prennent le verre de vin blanc local à l'ombre des marronniers et les propositions artistiques explorent la grange, la pelouse, le four à pain ou les écuries. Ce n'est que plaisir et folie.




J'ai affiché là, collé sur le crépi du château, fixé aux portes de la cuisine, tendu sur la grande grille d'entrée quelques poèmes qui touchent le soleil. Le village d'Ozenay, voisin peu bruyant, a reçu le rhinocéros sur le mur de la poste, des fleurs sur ceux de la mairie et "le lendemain" sur l'église. La pluie a rincé un peu le tout, mais on se dit que c'est le destin qui marque de son doigt le cours du fleuve Poésie.




On y croise un Cirque Cosmic, famillle de saltimbanques voyageurs, quelques compositieurs électro-acoustiques à la moustache encaustiquée, un exceptionnel cuisinier voisin (les Terrasses à Tournus) qui s'occupe du festin du dimanche, une superbe installation de l'artiste Liza Mazoyer dans les chambres bleues et blanches, magnifiques objets, plumes, gravures, paquets d'alumettes brûlées d'amour. On y lit aussi des lettres non écrites, on y écoute une chanteuse occitane, on y écrit sur les murs et on finit dans un éclat de rire avec Ludor Citric, le génial Cédric Paga.



Amélie et Quentin, programmateurs peuvent être fiers. Olivier et Marianne, propriétaires des lieux,  peuvent être fatigués. Guillaume et Dorothée, régisseurs généraux, sont très heureux. Oui, la fête fut réussie. Belle. Chaude. Trempée de pluie et de transpiration.

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