Trois boîtes de sardines et un poème sur les murs. C'est toute ma récompense. Mais quel beau moment! C'est Hayden qui m'a fait appeler pour que je vienne en classe. Chose curieuse, Hayden m'avait rencontré lors d'un atelier qu'entre adultes nous avions qualifié de difficile, de trop brouillon. Huit enfants couraient partout, cherchant à tout prix à désobéir aux consignes. Les cris de l'animatrice du lieu et les soupirs de Sandrine (c'est Poema qui m'invite) n'y changeaient rien. Moi, le poète, au milieu, je les trouvais beaux. Que peut-on faire de plus? Les graines semées ce jour-là ont pourtant porté des fruits : Hayden a parlé à son instituteur qui a décidé de m'appeler.
Et me voici en classe. Ils ont vu mes travaux, le blog est projeté sur l'écran avec les photos de mes travaux. Chacun.e a déjà sur son bureau une reproduction des arbres noirs et vivants de mon "Hommage à la ZAD" Alors que faire cet après-midi? Des phrases qui commencent par "Jai mal à ma forêt..." ou inventer des métiers qui sauveront les bois : CHIRU-CHERON, entre chirurgien et bûcheron, POMPSYCHIATRE, pompier et psychologue ou ORNITHOPHONISTE qui aide les oiseaux à retrouver leur chant, tous métiers de la nouvelle forêt à soigner.
Vous avez tout en mains? Alors allons peindre nos mots sur les murs ! De grosses craies d'abord pour faire le tour des corps et dessiner des arbres-enfants, puis la gouache bleue pour écrire des phrases d'espoir et de colère. "Elle meurt sans faim et vit sans fin" ou "Rien n'est aussi beau qu'une forêt multicolore".
Voilà l'après-midi passé. Ouf. Les parents étonnés viennent chercher les petits face au nouveau mur. Ils m'offrent en souvenir trois boîtes de sardines. Pourquoi? "On a vu dans une vidéo que vous alliez chez la belle épicière pour acheter des sardines, alors on vous en fait cadeau." Voilà. Oui, c'est vrai, je m'en souviens, oui, la Beauté me console de tout.
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