mardi 8 novembre 2022

Viens Voir! Lons-le-saunier en novembre.

 Viens voir! est le titre d'un salon de poésie et d'images originales qui se tient pour la seconde fois à Lons-le-Saunier (Jura Français). On y croise des graveurs barbus, des dames imprimeuses, des poètes debout, d'autres assis un livre en main... 






Une dame arrive à ma table, essoufflée.

- Alors c'est vous, Timotéo? Ca fait deux ans que je vous cherche. Un soir, à St Claude, je sortais d'une réunion, et j'ai vu une affiche. J'ai lu. C'est très beau. Je n'habite pas là, oh non, mais à chaque fois que je venais à St Claude pour une réunion, je revenais à l'affiche. J'ai pensé l'arracher pour l'emporter chez moi. Impossible, elle collait trop bien. Alors j'ai pensé la photographier. Mais le temps de revenir quelques  semaines plus tard avec mon appareil photo, elle n'était plus là! Depuis, je cherche Timotéo. J'ai vu votre nom au programme, et je me suis demandé. Voilà. je vois vos affiches sur la table, je n'ai aucun doute, c'est vous.

- Vous vous souvenez du texte?

- Oh ben, ça parlait d'amour... tout noir... Un arbre?

- Il est ici, dans ce livre. C'est "Le lendemain"

- Oui! je le reconnais! Oh mon Dieu...

- Je vous l'offre, votre histoire est un merveilleux cadeau. Merci. 
















Et ce dimanche soir, en clôture du salon où j'ai rencontré durant 3 jours des tas de gens formidables (les graveur.ses Céline Thoué et Quentin Préaud pour ne dire qu'eux), j'emmène 80 spectateurs pour un Poketo Poketo Poumpoumpoum mémorable. 


Si je peux penser "Ca y est, j'ai dit mon poème et je peux à présent rester debout et immobile durant plusieurs secondes en les fixant dans les yeux un par un, c'est gagné. J'ai dit de la poésie sous la pluie, dans le noir, pieds nus sur le macadam ou debout sur un banc public et ils ont perçu avec moi l'émotion qui coule dans ces veines-là. A présent je me tais (1-2-3 secondes) et le silence (4-5-6 secondes) et l'immobilité (7-8-9 secondes) ne sont plus rien (10-11-12 secondes). Et ce Plus Rien est la Poésie (13-14-15 secondes. Top. Je peux parler à nouveau.)





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dimanche midi nous marchons avec Marie dans la campagne. Nous passons devant un lavoir et là j'entre-aperçois des affiches collées les unes contre les autres (pour se tenir chaud probablement), je m'approche, je découvre une poésie merveilleuse, j'arrache une affiche et je repars. l'affiche est aujourd'hui dans mon bureau, ses petites sœurs sont dans le lavoir toujours dans le froid mais la mienne est bien au chaud.