vendredi 30 septembre 2022

Neuville-Sur-Ornain : un lavoir, des mots et des poissons



Et voilà que le rideau tombe, que les acteurs sortent de scène et que l'histoire s'achève. Nous sommes mercredi 28 septembre.

Les acteurs ont joué leur propre rôle et la vie était réelle. Sauf pour l'un d'entre nous : moi. Celui qui se dit poète. Pour pouvoir jouer ce rôle trop grand pour mon petit corps d'un mètre quatre-vingt, j'avais enfilé un costume, une paire de lunettes dorées, des mocassins cirés et un large foulard rouge lancé sur mon épaule. Et je me suis amusé comme un fou (puis-je jouer un autre rôle que celui du fou?) à gesticuler pour remercier, pour accueillir, pour expliquer, déployer, justifier tout ce qui couvrait les murs de ce lavoir ancien. des mots, des phrases, des affiches en forme de poissons géants.

















Comment en suis-je arrivé là? Le festival POEMA m'a invité à cette résidence d'écriture. La communauté de communes de Revigny-sur-Ornain (COPARY) a trouvé les moyens de m'héberger durant deux fois dix jours. Et ce furent vingt jours de rencontres, de raconteries, de confidences sur les lieux que chacun, chacune avait aimé. Et l'heure des retours étant arrivé ce mercredi soir, j'ai affiché 60 grands papiers sur toutes les façades du lavoir, dont certains font 2m², puis les autres collés à la suite pour former des poissons de rivière aux tons de gravure noire. Sur la peau dorée de ces gardons, truites, brochets et tanches mélangés se tatouaient des textes, des témoignages, des mots et des phrases récoltées sur les lèvres des habitants d'ici.



Cinquante personnes. Oui, cinquante personnes me suivent pour explorer, écouter, découvrir avec Gilles de St Gilles, le personnage débordant de mon spectacle Poketo poketo poketo poumpoumppoum. Et cela restera affiché un mois encore. Courez y voir, c'est magique. Et voyez déjà ceci : les photos de Laurent Nembrini

En fin de soirée, assis sur le long banc de pierre, je me repose un peu. Une dame vient alors vers moi. Elle sort un petit bout de papier de son sac. "C'est de vous, ça? je l'ai copié sur un mur, à Chassepierre, en Belgique, cet été..." Et elle lit "L'artiste est un anti-plombier de l'imaginaire. loin d'empêcher les fuites, il est là pour les  provoquer. Un air de fuite traversière..."

Oui, madame. Merci. Merci à chacun, chacune, POEMA (Sandrine et Franck, Mathieu), merci à Copary (Paolo), merci Loïc, merci Michel, merci Marie-France et chaque habitant de ce département. C'est beau, la Meuse! 



Les travaux des participants à deux ateliers poésie et linogravure étaient affiché aussi. 

 











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