jeudi 9 avril 2020

Apocapitalypse





Apocapitalypse 

Les territoire de la mémoire (Lg), mars 2020


Mais qu'est-ce?


" Un hommage à la poésie, une sorte de manifeste, un art poétique : Timotéo Sergoï administre dans 
« Apocapitalypse » un remède poétique à toutes les déveines du monde."  
Philippe Leuckx


Un essai au ton poétique, une sorte de manifeste sur la place nécessaire, il va sans dire, du poète dans la révolution. Tel une boîte de secours , le livre se développe en cinq chapitres : 

1-Douze déchirures dans la carte routière (où en sommes-nous?), 
2- Douze petits éclats de miroir (à quoi ressemble un poète?) 
3- Boîte de douze allumettes (mettons le feu partout) 
4- Canif à douze lames (entaillons les ventres, les cerveaux et les pneus de 4x4) et 
5- Boîte de douze préservatifs percés (évitons les accidents, continuons à nous reproduire)

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Extrait:

" Nous sommes une forêt de plumes. Nous sommes une averse et ses milliers de doigts. Nous sommes un escadron assis, caché dans les maisons en ruines, nos casques sur nos voix.  Nous sommes un nuage d'étourneaux qui effeuille son arsenal. Nous sommes un régiment entier de galets taillés en silex prêts à allumer l'incendie de villes ou à tailler le cuir des rois. Nous sommes une troupe innombrable de regards aux larmes de braises. Nous sommes une légion d'arbres déracinés qui avance vers le nord de nos boussoles. Nous sommes une armée de poètes.
Et nos victoires ne seront pas des prix de littérature, non, ni même une publication officielle. Une médaille ? Une légion d'horreur ? Comme nous ne portons ni cravate ni lunettes, nous ne saurions où la mettre. 
Notre victoire sera simple : nous sommes vivants. "

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Ils disent: 



Hier précieux cadeau reçu à la Cité Miroir, cerise sur le gâteau d'un beau workshop du Poetic Lab, avec les étudiante de Charlyne Audin: le dernier livre de Timotéo Sergoï, Apocapitalypse, 
Lu cette nuit 
Claque
feu 
                                               Lisette Lombé  




Timotéo Sergoï, à l’aise dans ces matières, donne alors un vrai plat de résistance : dans un lyrisme parfois soutenu quoique mâtiné de saillies plus sombres, il défend contre vents et marées la fonction de poète, non seulement indispensable, mais pourvoyeur de questions que peu de monde se pose.
Il y a ici, dans une langue surprenante (qui peut jouer aussi sur le néologisme et les signifiants), une exploration du « métier » de vivre en poète.
D’ailleurs, que citer? quand les pages abondent en beautés sensibles; la phénoménologie sergoïenne consiste à appréhender le social dans toutes ses couches : l’écroulement des valeurs non marchandes; la vie marginale; la quête d’une « vérité » qui ne soit pas dictée, prédigérée; la « révolution » par la plume – non selon une vision naïve mais sous l’angle solidaire; cette vision assez socratique de « dire merci à l’ennemi qui nous éveille » à la conscience du monde etc. "
                                         
                                               Philippe Leuckx 

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